Quelques jalons sur le féminisme
En 1622, Marie de Gournay, fille adoptive de Montaigne, publie Egalité des hommes et des femmes. Montaigne lui-même écrit dans ses Essais : « Je dis que mâles et femelles sont jetés dans le même moule. Sauf l’institution et l’usage, la différence c’est pas si grande. »
En 1676, Poullain de la Barre note, dans De l’égalité des deux sexes, discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire de ses préjugés : « On rapporte souvent à la Nature ce qui n’est dû qu’a l’usage. Quelque tempérament qu’aient les femmes, elles ne sont pas moins capables que nous de la vérité et de l’étude […] Tout ce qui a été écrit par les hommes doit être suspect car ils sont à la fois juges et parties. »
Un siècle plus tard, Condorcet s’interroge : « Pourquoi des êtres exposés à des grossesses et à des indispositions passagères ne pourraient-ils exercer des droits dont on n’a jamais imaginé de priver les gens qui ont la goutte tous les hivers ou qui s’enrhument aisément ? » (Sur l’admission des femmes au droit de cité).
Citons encore Olympe de Gouges et sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Au XVIe siècle, la peine de mort est appliquée aux femmes qui ont avorté : un édit vise l’infanticide ainsi que les « faiseuses d’anges ». La loi de 1810 prévoit une réclusion et de travaux forcés pour l’avortée et ses complices.
En Angleterre, Stuart Mill (né en 1806) est le précurseur du féminisme avec son essai L’Asservissement des femmes. Il écrit notamment dans une lettre à Auguste Comte : « Depuis un siècle, chaque génération a dépassé la précédente et ce n’est qu’aujourd’hui que l’on voit des femmes qui écrivent comme femmes avec des sentiments et des expériences féminines. Elles feront cela de plus en plus. »
Sources : Une vie possible, Line Papin, Stock, 2022
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Date de dernière mise à jour : 22/07/2023