Mary Wallstonecraft
Un an après le manifeste d’Olympe de Gouges, l’Anglaise Mary Wallstonecraft publia La Défense des Droits de la Femme. Cette pionnière du féminisme anglais fut d’abord dame de compagnie puis fonda une école et fit paraître ses Pensées sur l’éducation des filles, avec comme ambition « d’être la pionnière d’un ordre nouveau, gagner [sa] vie comme auteur. »
Dans sa Défense, elle écrivait : « Nous ne sommes regardées que comme des femelles et non comme une partie de l’espèce humaine. » Et aussi : « Les femmes dociles sont en général de mauvaises mères. »
Elle visita le Paris révolutionnaire en 1792.
Vie sentimentale libre et agitée : elle se jeta dans la Tamise parce que son amant l’avait abandonnée, puis elle s’éprit du philosophe William Godwin dont elle eut une fille, Mary, qui devint la femme du poète Shelley et écrivit Frankenstein. Elle mourut prématurément des suites de cet accouchement.
Dans le domaine pédagogique, elle défend la raison et l'égalité des sexes et affirme, en fille des Lumières : « Un être ne peut être qualifié de rationnel ou de vertueux s'il obéit à une autre autorité que celle de la raison. » Et, non, les femmes ne sont pas dirigées par la passion : la femme étant aussi rationnelle que l'homme, il faut lui donner la même éducation. Rousseau a tort : « C'est une farce que d'appeler vertueux un être dont les vertus ne résultent pas de l'exercice de sa raison. C'était l'opinion de Rousseau concernant les hommes : je l'étends aux femmes. »
La femme doit être éduquée pour elle-même, et non comme une dépendance de l'homme. La femme doit être d'autant plus éduquée que c'est elle qui assure la première formation des enfants.
Sources : Les Pionnières de l'histoire, op.cit.
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