Voyages en France (Young)
Quatrième de couverture
« Comment vit-on en France à la veille de la Révolution ? Arthur Young, avec son célèbre Journal de voyages, offre au lecteur une peinture saisissante de l'état économique, social et politique du pays à la fin de l'Ancien Régime. Au cours de sa traversée à cheval du royaume, entre 1787 et 1789, le voyageur anglais fréquente tous les milieux, des auberges à la cour de Versailles en passant par les théâtres. Sa description riche et complète du mode de vie des habitants, évoqué notamment grâce à l'agronomie, la gastronomie ou encore l'état du réseau routier, accompagne parfaitement son propos. Observateur avisé, doté d'une plume aisée, il analyse surtout de façon remarquable les mœurs qui régissent la société et l'état d'esprit des Français avant les événements de 1789. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Voyages_en_France_en_1787,_1788_et_1789
Arthur Young
Arthur Young est un agronome britannique. Ses Voyages en France, parus en 1792, livrent des informations précieuses sur la France rurale, des renseignements importants sur les techniques agricoles de l'époque ainsi que sur le déroulement de la Révolution. Il est souvent consterné par l'aspect arriéré de nombreuses campagnes françaises.
En Bretagne, à Rennes, il constate l'écart entre la noblesse et la roture, le mécontentement des nobles, le parlement ayant été banni, et celui du peuple devant la cherté de la vie, alors que de nombreuses troupes campent aux portes de la ville. Il observe avec minutie ce pays étranger, et à chaque étape de son voyage, il décrit les techniques agricoles, mais aussi les auberges, l'état des routes et celui de la population.
Pour le premier voyage de mai à novembre 1787, il accompagne des amis dans un trajet nord-sud vers Bagnères-de-Luchon dans les Pyrénées. Cependant, il fait seul de longs détours pour voir davantage de pays. Arrivé à destination, il parcourt avec un ami les Pyrénées et la Catalogne, et arrive à Barcelone. Il rentre ensuite à Paris en visitant au passage de nombreuses régions, puis séjourne quelque temps dans la capitale française. D'août à octobre 1788, il fait un second voyage, seul cette fois. Pour son troisième voyage, il arrive en juin 1789 à Paris et rencontre une société en effervescence. Puis il poursuit vers l'est, jusqu'à Strasbourg, ensuite se rend à Toulon, et de là en Italie, et passe deux semaines à Florence. En janvier 1790, il est de retour à Paris. L'expérience de la Révolution modifie les opinions politiques de Young : il devient plus méfiant à l'égard du changement.
Alexis de Tocqueville le cite à plusieurs reprises de façon élogieuse dans L'Ancien régime et la Révolution : « ... ainsi Arthur Young ... dont le livre est un des ouvrages les plus instructifs qui existent sur l'ancienne France. »
Sources : Wikipédia.
Nantes
À Nantes, il fait l’éloge de l’Hôtel de Henri IV dont il se demande si ce « n’est pas la plus belle auberge de l’Europe ; celle de dessein à Calais est plus grande, mais elle n’est ni bâtie, ni arrangée, ni meublée comme celle-ci, qui est en même temps toute neuve. Quelques-uns des appartements de deux chambre, fort propres, se louent six francs par jour ; une bonne chambre : trois livres ; mais les négociants paient cinq livres par jour pour dîner et souper, vin et chambre compris, et trente-cinq sous par cheval. C’est sans comparaison la première auberge de France et on n’y paie pas cher. Elle est située dans un petit carré près du théâtre et est aussi commode pour le plaisir que pour le commerce. »
Plus loin, il écrit : « Nantes est plus enflammé de l’amour de la liberté qu’aucune ville de France : les conversations que j’entendis ici prouvent le grand changement qui s’est opéré dans l’esprit des Français et je ne crois pas qu’il soit possible que le gouvernement actuel dure encore un demi-siècle, à moins qu’il n’t ait à la tête des affaires des gens d’un mérité décidé et de talents distingués. La Révolution de l’Amérique a jeté les fondements d’une nouvelle révolution en France, si le gouvernement ne prend pas garde à lui. Le 23, un des douze prisonniers de la Bastille arriva ici ; c’était le plus violent d’entre eux et son emprisonnement est bien loin de lui avoir imposé silence. »
Ancien hôtel Henri-IV, puis hôtel de France
Au no 2, l'immeuble occupant l'angle entre les rues Voltaire et Racine a abrité un « hôtel garni », deuxième bâtiment de prestige que Graslin a réussi à implanter sur la place (après le théâtre). Baptisé tout d'abord « hôtel Henri-IV », ancien nom du cours Cambronne voisin, il a ensuite été dénommé « hôtel de France » (à ne pas confondre avec l'hôtel du même nom qui lui a succédé, au no 24 de la rue Crébillon). Stendhal, en 1837, estime que c'est « un hôtel magnifique ».
La richesse de Nantes
Le trafic négrier contribue pour une large part à la prospérité de Nantes. Négociants et armateurs achètent des esclaves aux embouchures du Sénégal et de la Gambie et les livrent aux planteurs des Antilles en échange de sucre, de café et d’indigo. En 1760 Nantes utilise pour ce trafic 60 vaisseaux de 4 à 500 tonnes. Le triangle est effectué en 15 mois et le bénéfice équivaut au prix du bateau. Pour assurer des marchandises d’échange se créent des industries textiles (manufactures de toiles teintes). Les raffineries exportent leur sucre dans toute l’Europe.
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Date de dernière mise à jour : 02/08/2023