Revenus des écrivains
L’émancipation des écrivains est favorisée par leur relative indépendance matérielle. Ils obtiennent encore des faveurs monnayées mais ils ne sont plus obligés, pour vivre, de les solliciter. Quelques-uns sont riches : Montesquieu possède château et vignobles ; les revenus de Voltaire, homme d’affaires avisé et parfois peu scrupuleux (il possède des parts dans un bateau négrier) s’élèvent en 1775 à 200 000 livres. Les autres réussissent à vivre de leurs œuvres bien que la propriété littéraire n’étant pas reconnue, les contrefaçons abondent qui ne rapportent qu’au plagiaire. Rousseau reçoit en deux ans 7 200 livres pour la Lettre à d’Alembert, les deux éditions de la Nouvelle Héloïse (Paris et Amsterdam) et un recueil de ses œuvres. Il bénéficie de l’hospitalité des grands. Diderot dispose d’un revenu de 3 à 4 000 livres (y compris 1 500 livres laissées par son père) et profité des libéralités de Catherine II.
« Dans la France de l'Ancien Régime, l'auteur obtenait, sous forme d'un « privilège » royal, un monopole d'exploitation qui pouvait couvrir aussi bien une invention qu'une conception artistique. Il s'agissait plus d'un droit à publier, que d'un droit d'auteur au sens où on l'entend aujourd’hui. Après avis d'un censeur royal, ce monopole était accordé par lettres patentes et publié en guise d'avertissement au début de l'ouvrage.
En 1777, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, artiste et homme d'affaires, fonde la première société d'auteurs pour promouvoir la reconnaissance de droits au profit des auteurs. Il ne s'agit pas seulement de protéger les revenus de l'auteur mais aussi l'intégrité de son œuvre contre les dénaturations fréquentes introduites à l'époque dans l'interprétation par les acteurs et dans l'impression par les imprimeurs. Dans la nuit du 4 août 1789, les révolutionnaire abolissent l’ensemble des privilèges, puis les lois du 13 et 19 janvier 1791 et du 19 et 24 juillet 1793 accordent aux auteurs le droit exclusif d'autoriser la reproduction de leurs œuvres pendant toute leur vie puis aux héritiers pendant une durée de cinq ans. À l’issue de ce délai, l’œuvre entre dans le domaine public. »
_ _ _ Fin de citation (Sources : Wikipédia)
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Date de dernière mise à jour : 02/08/2023