Les maisons de Voltaire
Les Délices
Le banquier Tronchin trouve à Voltaire une propriété aux portes de Genève, que Voltaire baptise « Les Délices ». Il l’agrandit et l’embellit, crée cinq appartements de quinze pièces de plain-pied, agrandit les dépendances et remanie les jardins. Il y reçoit des visiteurs prestigieux, tient table ouverte à la belle saison : « On vient chez moi, on se promène, on boit, on lit, on est en liberté. » Toutefois, la liberté suisse a ses limites et, en 1758, il achète une propriété de huit hectares, Ferney, à quelques kilomètres mais côté français.
Hélas, il ne reste pas grand-chose des « Délices ». Mais on y trouve plus de 2 500 éditions originales d’écrits de Voltaire, dont un Micromégas, de très nombreuses lettres, au total plus de 22 000 imprimés, un fonds exceptionnel sur le 18e siècle.
Ferney
Ferney est mieux préservé, même si l’intérieur a été remanié, notamment les appartements de Mme Denis. Le parc est en harmonie avec les bâtiments. Ont disparu le cabinet de travail et la bibliothèque qui ouvraient sur les Alpes. Quant au salon et à la chambre de Voltaire, ils sont de dimensions modestes. Voltaire privilégie le goût aux dépens du faste. On sait qu’à Ferney, il met en œuvre ses idées sur le travail et a société, assèche les marais, plante des arbres, crée des manufactures (notamment de gants), allège les impôts, aménage un théâtre et devient « l’aubergiste de l‘Europe ».Il défend Calas et fait construire une église qu’il dédie à Dieu plutôt qu’à ses « valets ».
http://www.chateau-ferney-voltaire.fr/
Sources : Mes Maisons d'écrivains, Evelyne Bloch-Dano, Stock, 2019.
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Date de dernière mise à jour : 02/08/2023