Divers Voltaire
- « J’ai vu tant de gens de lettres pauvres et méprisés que j’ai conclu dès longtemps que je ne devais pas en augmenter le nombre. » (Mémoires)
- Dans son Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale (Grasset, 2019) Charles Dantzig rappelle que Voltaire souffrait de brûlures d’estomac. Dans une crise, il réclama « des étangs de glace », une belle image selon l’auteur, en accord avec l’époque. Voltaire parle d’étangs car il vit dans une société campagnarde, du moins à Ferney. Dans le même ouvrage, Dantzig rappelle que Rabelais était grossier. Il choquait Voltaire qui le trouvait génial mais rustre. Mais pour Rabelais, la grossièreté était un camouflage qui lui permettait de faire passer ses idées fines et audacieuses d’humaniste. Pas grossièreté d’esprit.
- Dans son Dictionnaire égoïste de la littérature française (Grasset, 2005), Dantzig écrit que Voltaire écrit généralement sans un mot de trop et rappelle l'opinion de Grimm : « Son nom (Voltaire) sera grand et glorieux, tandis que celui de vingt rois, ses contemporains, sera effacé des fastes de l’humanité, et relégué dans ce catalogue obscur des souverains oisifs qui n’ont rien fait pour le bonheur de leurs peuples (Grimm, Correspondance littéraire, 1er février 1767).
- « Je connais beaucoup de livres qui m’ont ennuyé, je n’en connais point qui aient fait de mal réel. » (F. Voltaire, De la liberté d’expression).
- Dans une lettre à Louise Collet du 14 octobre 1846, Flaubert fait allusion aux tragédies de Voltaire et déclare : "Voltaire, malgré lui, a été rétréci par Boileau." Ses tragédies auraient été trop respectueuses des règles classiques et ne seraient pas véritablement des oeuvres d'art dans la mesure où elles sont assujetties d'une manière réductrice à un système esthétique (ce qui n'empêche pas Flaubert d'apprécier Boileau qu'il nomme le "vieux père Boileau, un maître homme et un grand écrivain" dans une lettre du 30 septembre 1853).
- Notons enfin que l'audace et la liberté de Voltaire lui viennent de sa fortune. La plupart des écrivains pensionnés par les nobles d’Ancien Régime avaient un rang équivalent à celui de maître d’hôtel ordinaire (domesticité de luxe)
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Date de dernière mise à jour : 02/03/2024