À propos de l’abbé Prévost
Né en 1697, Antoine-François Prévost eut une vie mouvementée. Il est partagé entre la religion et l’aventure. Chez les Jésuites, il quitte le couvent à deux reprises, entre chez les Bénédictins où il est ordonné prêtre en 1726.... et s’échappe de l’abbaye (de Saint-Germain-des-Prés) en 1728. Il séjourne en Angleterre et en Hollande, puis retourne en France en 1734. Il devient alors aumônier du prince de Conti, mais doit s’s’exiler encore. An son retour (1743), il semble assagi. Pourvu d’un bénéfice ecclésiastique, il travaille à une histoire des Condés. Il meurt en 1763.
Écrivain intarissable et polygraphe, il publia d’abord de longs romans, notamment les Mémoires d’un Homme de qualité, commencées alors qu’il était encore bénédictin et parus à partir de 1728, dont le tome VII contient l’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (publié à Amsterdam en 1731). On peut citer encore Le Philosophe anglais et Le Doyen de Killerine. Il écrivit ensuite des biographies romancées, des Mémoires pour servir à l’histoire de la vertu, des Contes, une Histoire générale des voyages. Il fut également journaliste dans Le pour et le contre (1733-1740), collaborant par ailleurs à d’autres gazettes. Il traduisit de nombreux livres anglais, en particulier les romans de Richardson : Paméla (1742), Clarisse Harlowe (1731), Grandisson (1755).
Prévost aura une grande influence. Manon contient en germe la passion de La Nouvelle Héloïse et peut être considéré comme le modèle des principaux romans du XIXe siècle. En introduisant en France les romans anglais, Prévost servait la monomanie française qui est de chercher et trouver à l'étranger ce que l'étranger nous a antérieurement emprunté ;-). Mais on ne peut nier que Richardson, puis Fielding, Goldsmith, Sterne, etc. dont les traductions se multiplièrent en France, n'aient contrivué à la transformation du roman dans notre pays. A ce titre, Prévost est donc un initiateur.
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Date de dernière mise à jour : 24/07/2023