Arlequin chez Marivaux
Originaire de la commedia dell’arte italienne, Arlequin apparut d’abord dans des farces grossières jouées au théâtre de la Foire sous Louis XIV. Au 18e siècle, dans les comédies de Lesage (Arlequin invisible, 1713, Arlequin Endymion, 1721), il conserve ses traits traditionnels.
Cependant, dans la pièce de Marivaux, Arlequin poli par l’amour (1720), il devient spirituel et galant grâce à l’amour. Ces traits contrastés se retrouvent dans d’autres pièces de Marivaux qui lui donne une certaine complexité. Si Arlequin reste encore un bon vivant un peu niais dans certaines pièces comme Les Fausses Confidences (1737) ou La Surprise de l’amour (1722), le personnage prend de la grâce – ce que marque son costume qui s’affine, la culotte remplaçant le grossier pantalon court -, fait preuve d’astuce et, depuis Le Jeu de l’amour et du hasard (1730), sert habilement les intrigues de son maître qu’il n’hésite pas à contredire et dont il imite les amours.
Verlaine l’évoque dans ses Fêtes galantes (1869).
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