Mme du Barry et un poème de Baudelaire
À Mme du Barry (poème attribué à Baudelaire)
Ce poème figure dans les Vers attribués à Baudelaire (Vers retrouvés). Il parut dans L'Artiste du 1er décembre 1844 et dans L'Écho du 1er octobre 1846 sous la signature de Privat d'Anglemont. Également dans le Figaro du 9 août 1859 (article d'Alphonse Duchesne sur Privat) et dans Paris inconnu (1861, 1875, 1884, 1886). Dans l'Appendice au Parnasse satyrique (sic) de 1864 qui accompagne Le Nouveau Parnasse, l'éditeur (Poulet-Malassis) l'attribue expressément à Nerval.
Cependant le témoignage de Houssaye (qui prend la direction de L'Artiste en 1844 et témoigne dans Le Gaulois du 5 octobre 1882) peut s'appliquer à cette pièce. Il déclare en effet que Baudelaire a débuté dans le monde littéraire en prenant un « homme pour masque », un Privat d'Anglemont bien vivant. Baudelaire lui aurait dicté ces vers, signés par Privat.
À Madame du Barry
Vous étiez du bon temps des robes à paniers,
Des bichons, des manchons, des abbés, des rocailles,
Des gens spirituels, polis et cancaniers,
Des filles, des marquis, des soupers, des ripailles
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Moutons poudrés à blanc, poètes familiers,
Vieux sèvres et biscuits, charmantes antiquailles,
Amours dodus, pompons de rubans printaniers,
Meubles en bois de rose et caprices d’écailles ;
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Le peuple a tout brisé, dans sa juste fureur,
Vous seule avez pleuré, vous seule avez eu peur,
Vous seule avez trahi votre fraîche noblesse.
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Les autres souriaient sur les noirs tombereaux,
Et, tués sans colère, ils mouraient sans faiblesse,
Car vous seule étiez femme en ce temps de héros.
Sources : Baudelaire, Oeuvres complètes, Gallimard, La Pléiade, 1975, texte annoté par Claude Pichois.
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Date de dernière mise à jour : 27/10/2017