Mme d'Esparbès
Mme de Genlis évoque Mme d'Esparbès dans ses Mémoires :
« … Elle était fort petite ; elle avait la vue très basse, des yeux bleus éteints un nez un peu cassé ; elle était rousse et cependant fort jolie, quoique sa physionomie fût peu agréable ; mais elle avait un teint éblouissant, une bouche et des dents parfaites et des mains charmantes. À propos de ces jolies mains, je me souviens de lui avoir entendu dire, qu’à souper dans les petits appartements, elle était chargée de peler avec ses doigts des cerises pour le roi (Louis XV), qui ne les mangeait qu’ainsi, en les trempant dans du sucre. Madame de Jouy dit un jour à ma mère, en ma présence, que l’éclatante blancheur des mains de madame d’Esparbès lui coûtait cher, parce que, sans en avoir le moindre besoin, elle se faisait saigner souvent pour l’entretenir ; cependant cette blancheur n’était nullement blafarde […]. Madame d’Amblimont et madame d’Esparbès étaient alors, à la Cour, les favorites de madame de Pompadour, qui leur donnait, dans son intérieur intime d’étranges petits noms d’amitié : elle les appelait mon torchon, et ma salope. Ce n’était pas là le ton des maîtresses de Louis XIV… »
On ne peut douter de la véracité de ces Mémoires ni de cette anecdote. Toutefois, Wikipédia la donne comme maîtresse d'Artois, frère de Louis XVI.
Elle serait née en 1764, donc effectivement trop jeune pour être la maîtresse de Louis XV, mort en 1774. Que croire ?
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