Lectures populaires
Que lisait-on ? Qu'apprenait-on ? Bien entendu, le fossé est immense entre le peuple et l'infime pourcentage des nantis : on comptait alors environ 200 000 familles nobles en France, sachant que la population dépassait à peine les 20 millions, Paris comptant environ 500 000 habitants.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la plupart des Français sont illettrés. Toutefois, dans un village, un ou deux (ou trois, ou quatre...) savent lire et déchiffrent pour les autres. Mais peu à peu, la population rurale accède à la lecture.
Les colporteurs vendent très facilement ces ouvrages de petit format et peu chers qui tirent leur nom de la couverture en papier bleu. Ils ne comportent pas plus de cinquante pages, sont imprimés sur du mauvais papier et avec une typographie qui laisse à désirer. Il n’y a pas de nom d’auteur.
Pour l’Ancien Régime, ils atteignent des tirages exceptionnels : 100 000 exemplaires par titre ! Au total, sur les deux siècles, 1 200 ouvrages sont édités. Dans cet ensemble fort hétéroclite on note les tendances suivantes :
- la merveilleux (contes de fées, romans de chevalerie)
- le religieux (vies de saints)
- le comique (histoires diverses sur Gargantua)
- l’utilitaire (almanachs, livres de médecine populaire)
- la morale (recueils de moralité)
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la Bibliothèque Bleue est la seule source de savoir livresque pour toute une catégorie sociale.
Sources : La Littérature française de A à Z, sous la direction de Claude Eterstein, Hatier, 2011.
* * *