A la cour et à la ville
Cette vieille expression « la cour et la ville » désigne cette petite république aristocratique, élitiste, égoïste, relativement éclairée et fort peu égalitaire. Son siège social est à Paris. Sa tête est à Versailles.
Ces talents sont bien souvent ceux de l'esprit pour les femmes. Prenons l'exemple de Julie de Lespinasse, enfant naturelle, qui ne saurait être présentée à la cour : elle réussit et plaît dans la plus brillante société. D'Alembert, son amoureux transi, lui dit : « Vous en avez senti les usages avant de les connaître, ce qui suppose une justesse et une finesse de tact très peu communes, une connaissance exquise des convenances. En un mot vous avez deviné le langage de ce qu'on appelle bonne compagnie. » (Correspondance, Julie de Lespinasse).
Sources : F. Bluche, op. cit.
De son côté, Daniel Roche nous apprend que ce qu'on appelle « la bonne compagnie » ne se limite pas aux 200 ou 300 familles de la cour. S'y ajoutent 300 lignées robines et 200 de financiers. Par ailleurs, elle s'ouvre aux talents et devient « indépendante de l'état et du rang ». (Daniel Roche, Le Siècle des Lumières en province).
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