Les vertus du chocolat
Généralités
Le chocolat fut rapporté du Mexique par le conquistador Fernand Cortez, d’abord en Espagne et en Flandres, avant que Paris et Versailles le découvrent à leur tour à la fin du XVIIe siècle.
Mme de Sévigné (lettre du 11 février 1671 à sa fille) reproche à sa fille qui vient de la quitter pour son château de Grignan de ne pas avoir emporté de chocolatière : « Vous ne vous portez pas bien ; le chocolat vous remettra ; mais vous n’avez point de chocolatière ; j’y ai pensé mille fois ; comment ferez-vous ? »
Car préparer le chocolat que l’on déguste bien chaud (la tablette et les bonbons n’existent pas), c’est toute une affaire ; la mode veut que l’on fasse venir ces chocolatières directement d’Espagne. Ainsi, actuellement, celle de la reine, « la Molina », doit être prochainement remplacée par « la Philippa ».
En réalité, la vogue du chocolat aura vite tendance à passer au profit de celle du café. Ainsi, deux mois plus tard, l’inconstante marquise conseille à sa fille : « Je vais vous dire, ma chère enfant, que le chocolat n’est plus avec moi comme il était. La mode m’a entraînée, comme elle fait toujours. Tous ceux qui m’en disaient du bien m’en disent du mal ; on le maudit, on l’accuse de tous les maux qu’on a ; il est la source des vapeurs et des palpitations ; il vous flatte pour un temps et puis vous allume tout à coup d’une fièvre continue qui vous conduit à la mort. »
Mais quelques mois plus tard, elle change encore d’avis et harcèle sa fille à « prendre du chocolat ». Mme de Grignan s’en dit dégoûtée car « il lui fait battre le cœur. »
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A l'eau ou au lait ? Pour le Carême ou non ?
A l'eau ou au lait ? Grave question en période de Carême ! Est-ce une boisson ou un aliment ? Si c'est une boisson, c'est une ressource précieuse durant cette période. Voilà l'occasion d' une belle guerre !
Selon certains, c'est une véritable nourriture, plus réconfortante encore que le lait. La preuve ? Une once (39, 59 g) de cacao donne autant de "sucs huileux" qu'une livre de bœuf !
Selon d'autres, c'est un médicament, un cordial dont l'absorption ne tire pas à conséquence.
Comme le fait remarquer l'évêque de Porto lui-même, la boisson, tout nourrissant qu'il soit, ne rompt par le jeûne. IL en est de même pour le chocolat.
Date de dernière mise à jour : 07/03/2024