Bon appétit, Vauban !
Dans son Journal, le marquis de Dangeau (membre de l’Académie Française) écrit le 9 avril 1691 :
« Le roi a donné ce matin à Vauban cent mille francs et l’a prié à dîner, honneur dont il a été plus touché que de l’argent. Il n’avait jamais eu l’honneur de manger avec le roi. »
En réalité, le célèbre ingénieur militaire, une fois assis sur son tabouret (le fauteuil étant réservé à Louis XIV) à la table royale, a dû supporter tout le poids d’une étiquette draconienne. Il n’a été servi que par de simples pages et non par les « officiers du gobelet », qui ne s’occupent que des princes de sang et des princes légitimés.
Et… il garda son chapeau. Saint-Simon (qui « pompa » beaucoup Dangeau) indique dans ses Mémoires : « C’eût été un manque de respect de n’avoir pas son chapeau sur la tête : le roi, seul, était découvert. On se découvrait quand le roi vous parlait, ou pour parler à lui, et l’on se contentait de mettre la main au chapeau pour ceux qui venaient faire leur cour le repas commencé et qui n’étaient de qualité à avoir pu se mettre à table. »
Sources : Almanach gastronomique, op. cit.
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Date de dernière mise à jour : 29/03/2024