Mme des Losges
Mme des Loges, muse protestante
Surnommée « la céleste, la divine, la Dixième Muse » par Guez de Balzac, d’obédience protestante, Marie Bruneau épousa Charles de Rechignevoisin, seigneur Des Loges. Elle habitait rue de Tournon (moins bâtie que sur le plan ci-contre qui date du siècle suivant) à Paris et y tenait un salon presque aussi célèbre que celui de Mme de Rambouillet. Nous sommes dans la toute première moitié du 17e siècle. Y fréquentaient Turenne, Malherbe, Racan, Voiture et même Gaston d’Orléans, frère du roi Louis XIII. On s’opposait à Richelieu : Marie dut quitter Paris en 1629 et s’exila en Limousin.
Selon Tallemant des Réaux (Historiettes), c’est Mme des Loges qui lança les rimes en ture pour les bouts-rimés afin de faire le portrait de Voiture : « C’est une aimable créature, / Si sa race était sans rature, / Et sa naissance sans roture. » Il en fut très offensé...
Elle influa beaucoup sur la politesse des mœurs : « Toutes les muses semblaient résider sous sa protection ou lui rendre hommage et sa maison était une académie d’ordinaire [...] Il a été fait une infinité de vers et autres pièces à sa louange et un livre tout entier écrit à la main rempli des vers des plus beaux esprits de ce temps. » Ses vers ont paru dans de nombreux recueils mais elle refusa de les assembler en volume. Sa petite-nièce, Mme d'Aulnoy, prit également la plume et publia des contes, notamment L'Oiseau Bleu.
Marie Des Loges, bien oubliée au profit de Mme de Rambouillet, est à l’origine de la nouvelle sociabilité.
Sources : Dictionnaire de la Littérature française, op. cit.
* * *
Date de dernière mise à jour : 12/09/2017