« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Duchesse d'Aiguillon

De la mondanité à la religion : la duchesse d'Aiguillon

Duchesse d' Aiguillon   La duchesse d’Aiguillon, nièce de Richelieu, fut veuve en 1621, un an après son mariage. Elle mena alors une vie très mondaine, s’attira de nombreux prétendants mais refusa tous les partis. Elle s’occupait beaucoup de son oncle et les pamphlétaires s’en donnèrent à cœur-joie…   

   Tallemant raconte que, « de peur que, par quelque raison d’État, on ne la sacrifia encore, elle fit vœu un peu brusquement de ne se marier jamais et de se faire Carmélite ». Elle put enfin commencer à jouir de la vie, le veuvage étant la seule situation juridique qui permît à une femme du 17e siècle de disposer librement de soi. « Elle s’habilla aussi modestement qu’une dévote de cinquante ans. Elle n’avait pas un cheveu abattu. Elle portait une robe d’étamine et ne levait jamais les yeux. Avec ce harnais-là elle était dame d’atour de la reine-Mère et ne bougeait de la cour ; c’était alors la grande fleur de sa beauté. Cette manière de faire dura assez longtemps. Enfin, son oncle devenant plus puissant, elle commença à mettre des languettes, après elle fit une boucle ou mit un petit ruban noir à ses cheveux ; elle prit des habits de soie et peu à peu elle alla si avant que c’est elle qui est cause que les veuves portent toutes sortes de couleurs, hors du vert. Mme de Combalet renouvelait tous les ans son vœu de carmélite ; elle l’a renouvelé jusqu’à sept fois. »     

   Comme les femmes lettrées du temps, elle s’intéressa aux auteurs dramatiques et reçut de nombreuses dédicaces, notamment celle du Cid de Corneille en 1637. Ce n’est pas rien !

   Habituée de l’Hôtel de Rambouillet, elle fut célébrée par Voiture sous le nom de Cloris et se lia avec Julie d’Angennes, la fille de la marquise de Rambouillet.

   Après la mort de Richelieu, elle s’occupa de missions au Canada, d’œuvres caritatives et prit Saint Vincent de Paul comme directeur de conscience.

   Fléchier prononça son oraison funèbre (à lire ici) en l’Église des Carmélites à Paris le 22 août 1675.

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Notes

(1) Étoffe assez grossière.

(2) Préside à la toilette des princesses du sang.

(3) Richelieu.

(4)Elle avait reçu le titre de duchesse d’Aiguillon lors de son mariage qui avait contribué à l’ascension sociale de son oncle.

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Date de dernière mise à jour : 15/11/2017