« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

Monime dans Mithridate

Mithridate (Racine, 1673)

Mithridate (Racine)   Un an après Bajazet, Racine revient à l’Antiquité romaine et fait représenter Mithridate à l’Hôtel de Bourgogne.  Il y reprend le motif esquissé dans Bajazet et qu’il développera dans Phèdre : la fausse nouvelle de la mort du roi conduit l’héroïne à s’avouer l’amour qu’elle porte à son fils ; le retour du roi fait de cet aveu un crime involontaire.

   Drame historique dans la mesure où Racine tente de dépasser le tragique sur le plan de l’histoire, Mithridate est son œuvre la moins tragique et s’apparente aux drames historiques de Shakespeare, Goethe ou Schiller. C’est également la pièce de Racine qui évoque le plus l’héroïsme des combats : bon courtisan, il n’oublie pas que Louis XIV vient d’entreprendre une guerre de conquête en Hollande.... 

Résumé

   Racine juxtapose une tragédie amoureuse à une tragédie politique. Dissimulé, jaloux et cruel dans son amour pour la jeune Grecque Monime – dont ses fils Xipharès, retenu par le respect, et le traître Pharnace, retenu par la crainte, sont amoureux jaloux – Mithridate, roi du Pont, montre dans sa haine de Rome un héroïsme quasiment cornélien et tire la tragédie vers le fameux sublime. En revanche, Monime, pure, courageuse et émouvante, évoque la mélancolie élégiaque. L’évocation de l’Orient la majesté des visions maritimes mystérieuses ajoutent un attrait poétique à ce drame dont le dénouement voit Mithridate, vaincu par les Romains se frapper à mort. Dans ses derniers instants, il unit généreusement Monime à Xipharès, qui continuer à lutter contre Rome.

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