Le Cid, tragicomédie ou tragédie ?
Lorsqu’il réédite Le Cid en 1648, Corneille intitule désormais sa pièce « tragédie » (première représentation en 1637, qui obtient un grand succès suivi d’une controverse, la fameuse « querelle du Cid » : on lui reproche le plagiat, les irrégularités, le non-respect de la vraisemblance et des bienséances (mariage de Chimène avec le meurtrier de son père).
Le Cid est en fait au carrefour de deux genres.
- Unités imparfaitement respectées : la pièce se déroule certes dans une seule ville (Séville) mais dans des appartements différents et l’amour de l’Infante pour Rodrigue nuit à l’unité d’action.
- Par les rebondissements de l’intrigue (deux duels et un combat contre les Maures), par le caractère romanesque du sujet et par sa fin heureuse, le Cid s’apparente à la tragicomédie.
- Mais l’importance de l’Histoire et de la politique, l’ampleur du conflit intérieur vécu par les héros et la relégation des combats hors-scène rapprochent la pièce de la tragédie, genre qui est alors en train de renaître.
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