Dénouements chez Molière
Dans Le Misanthrope, Alceste peut, s’il le veut, renoncer à son « désert » et revenir chez Célimène le lendemain : ce ne serait pas sa première contradiction. Ceci dit, la conclusion de ses pièces laisse Molière indifférent : Tartuffe et Don Juan finissent par deux miracles : ce sont le roi et Dieu qui viennent à bout des deux intrigants. C’est une lettre supposée qui termine Les Femmes savantes, une cascade de reconnaissances qui termine L’Avare. Ces dénouements sont d’autant plus discutables qu’ils vont à l’encontre des caractères et des passions : ils en annulent le développement normal et les effets logiques pour rendre tout le monde heureux. Ils sont donc bien conventionnels. Mais comment faire autrement ? Comment finir gaiement, sans user de quelque artifice, ces conflits d’égoïsme qui tiennent au tempérament même des personnages et ne sauraient s‘éteindre véritablement dans le court espace d’un cinquième acte ?
La question reste posée...
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