Emancipation féminine ?
L'émancipation féminine reste en devenir
Vers la fin du 17e siècle, certains esprits émancipés poussent les femmes vers la philosophie ou la science, Fontenelle par exemple avec sa Pluralité des mondes.
L’émancipation est au goût du jour dans les milieux cultivés : les hommes ont abusé de leur pouvoir afin de tenir les femmes en sujétion lorsqu’ils ont établi les lois. Ils leur ont assigné des occupations frivoles, l’usage a aggravé le mal et l’éducation (ou plutôt le manque d’éducation) l’a aggravé. Pourquoi les femmes ne deviendraient-elles pas les égales des hommes, ainsi que le veulent la logique et la raison ? Pourquoi ne pas suivre les mêmes études ?
Mais Boileau, adepte des Femmes savantes de Molière, n’est pas de cet avis. Il se moque de la femme lubrique, coquette, joueuse, savante, précieuse ou fantasque. Il rappelle sur le mode ironique les douceurs du mariage, ce qui n’a pas l’heur de plaire à Perrault qui défend, lui, l’honneur du beau sexe. Perrault déclare que Boileau est dépassé et qu’il fait la satire des femmes parce qu’il a pris le thème chez Horace et Juvénal et qu’il se croit obligé de répéter tout ce qu’ont dit les Anciens. Mais les Modernes (il s’agit de la fameuse Querelle) prennent le parti des femmes. Un Italien, Doria, déclare que « la femme, dans presque toutes les vertus les plus grandes, n’est en rien inférieure à l’homme. »
On peut constater en effet une certaine émancipation des jeunes filles qui oublient les vieux usages et font scandale.
Mais... que vienne un grand amour, et tout à coup la passion reprend ses droits et s’exprime en cris déchirants et en sanglots : on pressent déjà le tournant des années 1750 et le règne de la sensibilité.
Sources : La Crise de la conscience européenne – 1680-1715, Paul Hazard, Fayard, 1962.
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Date de dernière mise à jour : 08/09/2019