Mlle L'Héritier
Marie-Jeanne l’Héritier est fille d’un mousquetaire normand. Disciple de Perrault, de Mmes de la Force et d’Aulnoye, elle s’inspire des contes de nourrice, des vieilles chroniques et des proverbes moraux.
En 1695, elle publie des Œuvres mêlées, contes en vers et nouvelles en prose, reprises en 1696 dans Les Bigarrures ingénieuses.
Au début du 18e, paraissent L’Érudition enjouée ou nouvelles savantes, satiriques et galantes, La Tour ténébreuse, Les Jours lumineux, Les Caprices du destin ou recueil d’histoires singulières et une traduction d’Ovide (Épîtres héroïques).
Enfin, elle publie à Cologne les Mémoires qui lui a légués la duchesse de Nemours, fille du duc de Longueville, ainsi que La Pompe dauphine, dialogue des morts.
Elle rime facilement stances, madrigaux, rondeaux, odes, églogues et bouts rimés, ce qui lui vaut des succès de salon. Féministe avant la lettre, elle se déclare du « parti des femmes », ses dédicataires exclusives.
En 1760, dans sa Description du Parnasse, Titon du Tillet la fait figurer dans sa liste des treize dames illustres de la poésie aux côtés de Marie de Gournay, de Mme de Villedieu et de Mme Deshoulières, à qui elle rend hommage dans un Triomphe de M.D.H., comme elle le fait pour Mlle de Scudéry dans une Apothéose.
Sources : Dictionnaire du Grand Siècle, François Bluche, Fayard, nouvelle édition 2005, Article de Rose Fortassier.
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